Le dépistage sur le terrain rationalise la surveillance des médicaments dans des contextes aux ressources limitées.
Etant l’un des points d’entrée le plus fréquent pour les médicaments falsifiés en Afrique, le Bénin a besoin d’une solution rapide et économique pour détecter des produits pharmaceutiques de mauvaise qualité avant qu’ils n’atteignent les patients. Depuis 2017, le pays utilise deux technologies mobiles, le GPHF-Minilab™ et le spectromètre Raman, pour le dépistage de médicaments suspicieux dans la chaine d’approvisionnement national en produits de base. Ces outils facilitent non seulement le suivi des produits sur le terrain mais allègent également la charge du travail des laboratoires nationaux d’assurance qualité en s’assurant que seuls les échantillons jugés non conformes lors du dépistage seront sujets à des analyses plus complexes (et plus couteux).
Le programme Promoting the Quality of Medicines (PQM ou Programme pour la Promotion de la Qualité des Médicaments) qui est financé par l'Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), soutenu au Bénin par l'Initiative présidentielle contre le paludisme (PMI) et mis en œuvre par la Pharmacopée des Etats-Unis (USP) a formé le personnel du Laboratoire National de Contrôle de la Qualité des médicaments et consommables médicaux du Bénin (LNCQ) à utiliser le GPHF-Minilab™ et le spectromètre Raman autour de nombreux efforts entre 2015 et 2017 pour renforcer les capacités du LNCQ dans les méthodes analytiques du contrôle qualité. A la fin de l’année 2017, l’équipe de LNCQ a fourni de la formation suivie à 13 étudiants provenant des universités publiques et privées, agrandissant le nombre d’analystes et remplissant un mandat organisationnel de collaborer avec le secteur de l’éducation béninoise.
Le retour sur investissement dans les technologies mobiles au Bénin a été presque immédiat. Malgré des contraintes infrastructurelles, le LNCQ a effectué des analyses sur 156 échantillons en 2017. Au début de l’année 2018, les Douanes Béninoises ont saisi plusieurs cartons de médicaments douteux à l’aéroport Cadjehoun et les ont détruits quand des analyses mobiles réalisées pour le LNCQ ont fait preuve de leur non-conformité.
Le Dr Parfait Adjakidje, Directeur du LNCQ, souligne que les technologies mobiles renforcent de façon importante la surveillance de la qualité des médicaments, mais elles ne peuvent toujours pas remplacer les analyses de laboratoire. « Il n’existe pas un seul outil qui fait toutes les analyses de qualité nécessaires » explique-t-il. « Le dépistage mobile nous permet de savoir quand le principe actif est faible ou absent dans un médicament et les tests de laboratoires définissent ensuite la composition exacte du produit en question ».
Tant que le Bénin utilise le dépistage mobile pour élargir sa capacité à trouver et enlever des médicaments falsifiés et de mauvaise qualité du marché, cela va augmenter la protection des patients béninois contre des conséquences souvent mortelles et contribuer à renouveler leur confiance au système sanitaire national